Qui aurait parié, en 1990, sur le succès d’une série d’albums pour enfants reposant sur l’anthropomorphisation d’objets aussi excitants qu’une casserole, un bouchon ou un seau en plastique ? Pas grand monde, à part visiblement Jean-Luc Morel.
Avec courage, l’auteur de chansons à succès comme « souffler dans l’ballon » (interprétée par Patrick Topaloff) ou « Les calendriers » (le fameux tube de Michel Leeb), se lance dans la rédaction d’une série fleuve dont l’ambition n’a rien à envier à la « Comédie Humaine » de Balzac ou aux « Rougon Macquart » de Zola.
Sobrement intitulée « les Babalous », cette saga met en scène des personnages complexes et attachants (en particulier la casserole, qui n’a pas de revêtement anti-adhésif), aux personnalités tourmentées, qui évoluent dans un monde en perpétuelle mutation (en général : une cuisine).
En dépit de son titre plein de sous-entendus graveleux, cet ouvrage peut être mis entre toutes les mains sans risquer traumatisme plus grave qu’un violent accès de bâillements.
La vie n’est pas toujours rose chez les Babalous,
qui traversent des épreuves pénibles, au moins pour le lecteur.
Titre qui marque une rupture dans la série, avec l’audacieux usage d’un adjectif pour qualifier ce Babalou (« petit » : par la taille, mais non par l’ambition littéraire)
Tout comme Frédéric Moreau, le héros de l’Education Sentimentale de Flaubert, Petit Seau est confronté à la tentation (via mademoiselle Pelle, qui ne manquera pas de le rouler) et à d’amères déceptions (symbolisées par le personnage ambivalent du Râteau).
Audace de Daniel Orgeval, le talentueux illustrateur de la série : l’alcoolisme du personnage, trait rare dans la littérature enfantine, est suggéré par la mise en couleur hardie de son appendice nasal.
Un final ouvert, véritable leçon de vie : la dimension initiatique des Babalous est ici clairement assumée. On songe à la Montagne Magique de Thomas Mann, ou encore à un emballage de chocolat au lait vers 1980.
La série sera adaptée en dessins animés en 1996, avec pas moins de 130 épisodes, et des noms prestigieux : c’est Roger Carel lui même qui prête sa voix à Monsieur Bol, Clé à Molette et Parapluie. Preuve que les projets éditoriaux les plus modestes peuvent déboucher sur des séries télévisées à succès. Ou tout au moins, sur des séries télévisées.
Et soudain, devant nos yeux émerveillés, torchons et fourchettes prennent vie.
Note de l’Hippopotable : **** Des ouvrages indispensables
Si vous possédez « madame Eponge » ou « Monsieur Torchon », merci de contacter nos services. Nous sommes prêts à envisager un échange contre « mademoiselle Brosse à dents » dont nous avons trois exemplaires dont la fameuse réédition à jacquette verte de 1994 avec le logo de la Fédération des Dentistes du Berry.
7 commentaires:
Rolala que de souvenirs!! Ne soyez pas mauvaise langue, ce n'est pas comme si les livres pour enfants avaient des connotations...euh...oui bon je n'ai rien dit. Tous à poele!
Je suis assez étonnée que Petit Seau ne soit pas pris un râteau avec la pelle. D'un autre côté, 'fectivement , la littérature enfantine n'est pas ce que je connais de mieux.
j'ai madame éponge
Bonjour, si quelqu'un est intéressé j'ai madame éponge. Cordialement
Bonjour, intéressée par Madame Éponge 🙂
Bonjour,
J'ai Monsieur Bouton, pinceau, parapluie, réveil ,
Madame bougie, casseroles et mesdames pantoufles. Le tout dans un état excellent.
Quelqu'un peut m'indiquer comment connaître leur valeur?
Merci
Bonjour , je suis l'auteur de cette série et je ne possède plus un seul exemplaire , je souhaiterais acheter les 14 petits livres . voici mon mail : morel50@yahoo.fr . Merci ! Jean-Luc Morel
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