jeudi 8 juillet 2010

Du côté de Saint-Tropez : le roman-photo de Dave

(Paru dans OK n°28, 1976) Auteur : anonyme.

Non, ceci n'est pas une version cryptée ou un test de vue pour daltonien, juste une fantaisie bien innocente du maquettiste de OK.


Le roman-photo : alliage moderne de la médiévale romance et des techniques de communication de masse les plus avant-gardistes, subtile symbiose de l'image et du texte, genre à la fois populaire et de haute tenue intellectuelle [ref. souhaitées].
Il y a bien longtemps que ce blogue littéraire ne s'y était pas intéressé, et encore était-ce à propos d'un personnage dont la noirceur devrait répugner à tout lecteur sain d'esprit.

Nous avons donc choisi de renouer avec l'essence même de ce genre, et quel plus bel hommage à l'été, à l'amour, à la jeunesse, que de le faire avec une aventure trop longtemps restée méconnue de la méga-star batave, le charmant chanteur qui a causé bien des ravages dans les cœurs des jeunes filles des deux sexes, celui qui a popularisé Proust auprès des 8-15 ans, qui a bercé nos oreilles avec "Mon cœur est malade" et lancé le charmant prénom de Vanina :

le fameux, le blond, le talentueux 
Wouter Otto Levenbach
également connu sous le sobriquet de «Dave» (prononcer «Daive»)

Ce roman photo, publié dans «OK âge tendre», n'est attribué à aucun scénariste : doit-on en déduire qu'il s'agit au final d'un reportage, révélant une véritable aventure du crooner néerlandais ? On aimerait tant le croire que cela semble possible, à condition d'avoir en soi une belle réserve de rêve et une absence totale de jugeotte.

A vous de vous faire votre opinion à la lecture de ces larges extraits.


chapitre 1 : la rencontre
 Dave est de retour dans un petit village de pêcheurs qu'il a découvert il y a quelques années.
 

Jusqu'ici, tout semble plausible.






















Dave est facilement fasciné, admettons. On a envie d'y croire.

















Note pour les malvoyants : Dave dit "Moi aussi, il y a dix ans, je chantais comme toi". Depuis, en effet, il a mué.






















Cette Caroline veut-elle vraiment faire carrière dans la chanson ? On peut en douter.


2 - La fête

 Dave est invité à une des fameuses "fêtes" de St-Tropez. Il va y retrouver une jeune connaissance…

 Le Dave tout simple que l'on aime. Cinq personnes qui tapent dans les mains au son d'une guitare, voilà l'idée qu'il se fait d'une nouba fantastique.


 
Il ne l'avait pas encore remarquée dans la foule des cinq participants à cette soirée torride.



Du coup, plus de musique. Les autres invités commencent probablement un Scrabble® endiablé.



Plus de musicienne ? Ils dansent donc au son de rengaines  telles que « "capuche", mot compte double : 28 points»



«Quand le jour se lève, elle s'en va » : on songe au mythe de Séléné, au Dracula de Stoker, à "Tout Arrive" de Mort Shuman.


Chapitre 3 : L'absence
Le drame se noue. Apparition d"un inquiétant personnage.


Notez l'extrême complexité de ce personnage de Venturo (Venturo, anagramme presque parfait de Tout est Vain, sauf le I, le N, le T, le S, le R).  
Il dissimule un diamant de prix dans la guitare d'une semi-clocharde inconnue afin de devoir la subtiliser ensuite. Plus que machiavélique, tout bonnement incompréhensible.




Cependant, Dave cherche machine pendant des heures.


Mais la fille, là, a été capturée par les méchants. Ils lui «donnent une leçon» (de quoi au juste ? de grammaire, peut-être : on dit «une» tigresse).


chapitre 4
La poursuite

Ceux qui prennent Dave pour un inoffensif blondinet ne vont pas en croire leurs yeux.

Dave est sur la piste des malotrus grammairiens.


Il pourrait bien y avoir du «rififi». Attention, Dave !


Les lâches ! 


«Et le Poète dit qu'aux rayons des étoiles
Tu viens chercher, la nuit, les fleurs que tu cueillis,
Et qu'il a vu sur l'eau, couchée en ses longs voiles,
La blanche Ophélia flotter, comme un grand lys. »

( «Ophélie» de Rimbaud,)



«Un jour,
La vie sera calme,
Le besoin plus rare,
L'amour vaincra. Yeah yeah yeah»

(Ophélie Winter, «Un jour»)

Sans commentaire.



 Deux conseils à nos jeunes lecteurs : 
1- ne tentez jamais chez vous de barrer la route à une Mercedès 500 avec une Rodéo.
2- Crier «Hé ! Attention» lors de telles courses-poursuites est au mieux inutile, au pire ridicule.


Chapitre 5
Le dénouement

Cette fois-ci, l'interprète de «Allo Elisa» ne fait pas dans le détail. Ames sensibles, passez directement à l'épilogue.


Où l'on apprend que Dave est un as de l'Aïkido. Quel diable d'homme !



Un collègue déficient auditif, capable de lire sur les lèvres d'une photo, nous confirme que Dave dit ici, en réalité : «Ecoutez, je me suis juste garé là le temps de déposer un carton,  je m'en vais tout de suite».


Encore une fois, l'amour triomphe des différences d'âge, de rang social et d'orientation sexuelle.



Où l'on apprend enfin que la (relative) traversée du désert de Dave dans les années 80 n'avait rien à voir avec l'insuccès de ses albums mais résultait d'un choix personnel.









Dave, si tu lis ces lignes : on t'aime !
Josiane Cartier, Danielle Génault et Jacques Courtois, de l'Hippopotable




Note de l'Hippopotable : **** Un roman-photo indispensable


Bonus !
Jeu Hippopo-vacances
Cher auditeur, chère auditrice, une erreur grossière s'est glissée dans ce billet, la trouverez-vous ? Réponse prochaine dans les commentaires.