vendredi 26 octobre 2007

Le monde des robots




(G.P. Rouge et Or, 1979)
Auteur : Jonathan Ruthland

Note de l'Hippopotable : ****

Contrairement à ce que le titre et l'illustration de couverture de cet ouvrage pourraient laisser croire, "Le monde des robots" ne parle pas d'un univers où des robots programmeraient des vieux ordinateurs IBM.

Non, le propos de cet ouvrage est beaucoup plus sérieux : il s'agit de nous faire découvrir l'histoire, les progrès et surtout les fantastiques perspectives de la robotique.

Jonathan Ruthland commence par nous apprendre que nous vivons déjà entourés de robots, tels que la pendule digitale, ou la machine à laver, qui est programmée par "une tige de métal qui se tord à la chaleur". Ou les calculatrices de poche, qui "à condition que leurs circuits soient en bon état", ne commettent pas d'erreurs.

Avant d'utiliser une calculatrice de poche,
n'oubliez pas de l'ouvrir pour vérifier que ses circuits sont en bon état.


Il existe aussi des robots directement manipulés par l'homme. Ce ne sont pas du tout des robots, à vrai dire, mais Jonathan Ruthland les a tout de même mis dans son livre, sans doute parce qu'ils ont une allure du tonnerre.


En l'an 2000, les sirops contre la toux seront tellement puissants qu'il faudra ceci pour les manipuler.



Le robot le plus impressionnant de cet ouvrage est sans aucun doute "La domestique sans douleur". Il est exacte que trop souvent les domestiques non robotisés causent d'insupportables douleurs, voilà donc un grand progrès.


La "domestique sans douleur" : prodige de la science ou supercherie ?


Le texte du livre est remarquablement peu disert à l'égard de cette créature cybernético-antalgique. Il laisse entendre que ce robot existe vraiment. Tout dans son allure laisse pourtant penser qu'il s'agit en réalité de la sœur de cet homme à moustache, habilement grimée en créature de fer et de nylon.

Le simple fait que l'illustration ci dessus présente ce "robot" démonté, la tête sur la table, semble contredire cette hypothèse. Mais peut-être est-ce pour mieux tromper le naïf lecteur ?



Suspense :
La "domestique sans douleur" parviendra-t-elle jusqu'à sa maîtresse

sans que son cordon d'alimentation se débranche ?


Notons enfin l'ouverture de cet ouvrage aux autres cultures et systèmes politiques : il nous montre en effet un robot nommé Alfa-BS, qui "sait marcher et parler" et a été "conçu pour servir de guide à l'intérieur d'une exposition à Moscou".

"La place Rouge était vide,
Il avait un joli nom, mon guide :
Alfa-BS"




Un ouvrage indispensable

mercredi 12 septembre 2007

Le Rock'n Roll

… "viol de la conscience par les messages subliminaux".



(Editions St-Raphaël, Quebec, , 1983)
Auteur : Jean-Paul REGIMBAL, et "une équipe de collaborateurs".

Note de l'Hippopotable : ****

Chers amis de la "Bibliothèque idéale" qui parcourez à l'occasion ce blogue dans l'espoir d'y trouver quelque divertissement, sachez qu'aujourd'hui il n'est pas question de vous amuser.

C'est le salut de votre âme qui est ici en jeu, et accessoirement de vos tympans. Nous vous conseillons donc de lire ces lignes avec la plus extrême attention et le plus grand sérieux.

Il est en effet à craindre que, tout comme de nombreux jeunes gens et jeunes filles de notre pays, il vous arrive à l'occasion d'écouter du "Rock'n Roll".

Prenez garde, car - comme l'explique fort bien Jean-Paul Régimbal dans cet ouvrage - derrière des artistes sympathiques comme Elvis Presley, Elton John ou (peut-être même) Yves Duteil, c'est en réalité SATAN qui MÈNE LE BAL.


Mais place aux citations, qui, nous l'espérons, achèveront de vous convaincre :

p. 21 : "Dans l'album Killers du groupe Queen, il suffit de faire jouer à rebours le disque de la chanson "Another one bites the dust" pour entendre clairement Start to smoke marijuana "



p. 26 : "Elton John déclarait qu'il n'avait jamais composé ou chanté une seule chanson qui n'avait pas été écrite en langage de sorcellerie. C'est ce qui fait que plusieurs de ses chansons sont incompréhensibles au non initié."

Voilà qui éclaire d'un jour singulier le répertoire de Francis Lalanne.



p.12 : "Vous pensez peut-être que c'est la fin ? Non, pas encore, car la perversion n'a pas encore touché le fond de l'abîme. En effet, les années 80 verront la naissance des groupes de Punk Rock dont le but et la philosophie sont de pousser les auditeurs directement au suicide, à la violence collective et aux meurtres. Parmi les groupes les plus notoires, mentionnons Kiss.
Le summum punk de l'expérience humaine et musicale, c'est de pouvoir ensanglanter son partenaire grâce à des lames de rasoir cousues dans les jeans et les chemises et d'assommer les participants déjà blessés au moyen de bracelets hérissés de clous et de poinçons."

Ces dernière lignes font froid dans le dos. Tous ceux, parmi nos lecteurs, qui ont eu l'occasion de danser sur "I was made for loving you" du fameux groupe punk Kiss, ne peuvent que frissonner rétrospectivement à l'idée d'avoir échappé de peu à la morsure des lames de rasoir cousues sous les chemises de leurs voisins.

(Notre collaboratrice Danielle Génault est par ailleurs fort intéressée par tout témoignage lui permettant de comprendre comment on peut facilement coudre une lame de rasoir dans une chemise en Tergal ou en Poplon sans risquer de déchirer celle-ci au lavage).



Un ouvrage indispensable

Merci à l'Horreur des Marais pour le prêt de ce précieux ouvrage.

jeudi 31 mai 2007

Archie Cash

(Dupuis, 1971-1987)
Auteur : Malik, parfois sur scénario de Brouyère

Note de l'Hippopotable : ****

Pousuivant son tour d"horizon des genres méprisés de la littérature, La Bibliothèque idéale de l'Hippopotable se tourne aujourd'hui pour la première fois vers le "neuvième art" : la bande-dessinée.

Archie Cash occupe une place à part dans cette catégorie : c'est en effet la seule série illustrée qui mette en scène un héros calqué sur l'immense Charles Bronson. Mais ce n'est pas la seule spécificité, ni la seule source d'intérêt, de cette bande dessinée injustement méconnue des jeunes génération, et probablement aussi des moins jeunes.

Nous recommandons à nos lecteurs, tout en parcourant ces lignes, de se représenter les sons et les odeurs qui devraient être associés à cette série.

Les moins imaginatifs pourront aisément reconstituer l'ambiance très particulière d'Archie Cash en mettant sur leur mange-disque l'album "O gringo" de Bernard Lavilliers et en inhalant un mélange de cendres froides, de gas-oil, de mauvais whisky, d'urine de rat et de sueur de coolie.


Un bon titre est un titre qui donne envie de lire. Simple et percutant.



La série se caractérise par sa prédilection
pour les décors sordides.





Véritable Mac Gyver des tropiques,
Cash n'est jamais à court d'imagination pour se tirer d'affaire.



Archie Cash est aussi un homme de son temps qui sait se distraire sainement.



Leitmotiv de la série : le tueur psychopathe.
Toujours invraisemblablement accoutré, toujours une réussite.




Notez au passage l'amour du dessinateur pour les plis et les costumes collant à la peau. On doit sentir la moiteur sourdre de chaque pore de l'album.










A la fin de l'album, un rappel utile pour les 7-12 ans.

Appuyé par une quatrième de couverture promotionnelle
pour le moins inattendue
(oui, ce "chien de guerre" est bien plongé
dans la lecture de Gaston Lagaffe)
.




Une série indispensable

mardi 8 mai 2007

Publi-reportage William Saurin

(Publié dans le Paris-Match n°1030 du 1/02 1969)
Auteur : anonyme

Note de l'Hippopotable : ****

S'il est un genre littéraire mésestimé, c'est bien celui du publi-reportage. Même lors des années 80, lorsque la publi-philie était à son comble, quand Séguéla, Jean-Paul Goude et Gotainer étaient les Shakespeare, Michel-Ange et Gotainer de leur temps, le publi-reportage n'a guère été mis à l'honneur.

Il est temps de réhabiliter cette littérature, en braquant le projecteur de ce blogue vers un de ses joyaux. Le texte et les photos que vous allez découvrir ici réussissent en effet l'exploit de réconcilier les amateurs de saucisse industrielle avec ceux de Sartre et Jean Vilar ; de réunir les charmes de Fiona Gélin et ceux du fricandeau au riz ; de dévoiler le visage d'un industriel et sportsman mal connu, et de révéler les passionnantes coulisses de la machine automatique à couper le lard.

Mais place au rêve, place à la poésie, place au cassoulet... Voici ce publi-reportage que n'aurait pas renié André Breton, ce ready-made de la littérature promotionnelle, dans sa version intégrale.

















(légende :) "M. Vincent Saurin montre à la famille Gélin les ingrédients entrant dans la recette du cassoulet : autour d'eux, 6 marmites géantes et des cuisiniers surveillant la cuisson. Comme la famille Gélin, 500 000 personnes consomment tous les jours, en France et à l'étranger, les plats cuisinés William Saurin.



Une lecture indispensable

mercredi 7 février 2007

Dossier : Futur

(Bordas, 1981, traduit de l'anglais : Usborne, 1979)
Auteur : Kenneth GARTLAND et David JEFFERIS, traduit par Christine CHARLIER

Note de l'Hippopotable : ****




Qui sont "Les voyageurs du Futur" ? Igor et Grichka B. ? Les passagers du TER Bouchain-Mauléon de 8h07 demain matin ? Non, pas du tout : c'est vous, amis lecteurs, à condition de vous plonger dans ce magnifique album.

Les trois règles de ce type d'ouvrage sont parfaitement respectées :

1- De magnifiques dessins à l'aérographe.
2-Des vêtements moulants et des coupes de cheveux improbables.
3- Une débauche de véhicules spatiaux et de stations orbitales qui ne verront jamais le jour.

On comparera avec intérêt la maison du futur décrite ici avec celle évoquée dans "Nos villes, nos maisons" , postérieur de 3 ans.
La moustache de l'Homo Futuriensis a ici disparu ; les lunettes solaires ont été remplacées par un casque (sans doute stéréo). Quant à l'inévitable robot serveur de boissons, il est ici beaucoup plus évolué puisqu'il peut porter à la fois une carafe et un verre.




Légende :
1 : Ecran géant de télé.
2 : Caméra vidéo utilisant un ruban magnétique.
3 : Ecran ultra-plat (5 cm), pour faire ses achats auprès d'un centre commercial ordinatorisé (sic).
4 : Lecteur de vidéodisques.
5 : Robot domestique.
6 : La poste à domicile (poster une lettre consistera simplement à la placer devant un écran).




Un ouvrage indispensable

vendredi 19 janvier 2007

Vivre en chrétien

… "dans mon quartier".

(Editions ouvrières, 1948)
Auteurs : Yvan Daniel et Albert Lanquetin

Note de l'Hippopotable : ****




L'élévation spirituelle de nos auditeurs est une préoccupation constante de l'équipe de "La bibliothèque Idéale de l'Hippopotable".

Après vous avoir enseigné les rudiments de la célébration eucharistique, il était donc temps de vous prodiguer de bons conseils pour vive en chrétien. C'est ce que se propose cet ouvrage, à travers l'exemple du petit Jacques.


Le principe de cet manuel est simple : il procède par questions adressées au lecteur. On y trouve notamment une imparable démonstration de l'existence de Dieu : en remontant aux origines de toute chose, il y est en quelque sorte décrit comme le "Manufacturier Suprème".



A travers des exemple simples et marquants, cet ouvrage explique également des notions fort complexes et abstraites comme l'âme et ses liens avec le corps :



Gageons que Christiane et Jacques ne sont pas prêts d'oublier pareille leçon.




Un ouvrage indispensable


Un grand merci à "L'Horreur des Marais" pour le prêt de ce précieux opus, dont l'état s'est d'ailleurs passablement dégradé suite à son oubli pendant deux mois sous une pile de factures urgentes.